Fidèle à ses origines, ses marées et ses potagers, la cuisine bretonne va à l’essentiel, sans détour ni complexité. Comme elle met un point d’honneur à préserver les qualités originelles de chaque produit. La mer lui offre ce qu’elle a de meilleur, raie, crabes et bilots… Cuits au court-bouillon ou gratinés au four, la cuisinière sait les accommoder de sauces vertueuses et parfumées. Essentiellement montées au beurre, blanc, noir, les sauces s’enivrent aussi de cidre, de muscadet, et d’estragon dont les notes acides et anisés font le régal de certains poissons (lotte, congre, maquereau). Sur les marchés, le chou-fleur et l’artichaut Camus, plus tard mouillés d’une béchamel ou d’une vinaigrette bien relevée, remportent toujours la vedette. Quant aux étals du volailler, la fierté vient de la poularde de Janzé, réputée pour son infinie tendresse. La cuisinière bretonne aime la densité, celle qui fait des fars, et kouign aman, des desserts pleins de saveurs et de simplicité. Et quand elle commence retourner les crêpes, le choix de la garniture s’avère compliqué. Débordantes de confiture de fraises de Plougastel, bien beurrées ou juste sucrées les crêpes font tourner les têtes