C’est l’histoire de trois femmes gourmandes et passionnées.
La première est une cuisinière lyonnaise «anonyme» qui signe vers le milieu du XIXe siècle un magnifique carnet de recettes manuscrites. La seconde femme, Sonia Ezgulian, est devenue cuisinière après avoir nourri sa curiosité pendant dix ans en exerçant le métier de journaliste. Caroline Mignot, la troisième, est chroniqueuse gastronomique et diplômée en histoire de l’art. Pour rendre hommage à cette cuisinière lyonnaise «anonyme», Sonia Ezgulian et Caroline Mignot sont lancées dans une quête de recettes régionales. Celles qui sont inscrites dans le carnet de nos grand-mères. Celles qui se transmettent de mère en fille, de femme à femme.
Plutôt robuste en apparence, c’est une cuisine de séduction, ronde et voluptueuse que prépare la cuisinière savoyarde. Les farcis les plus gourmands, les potées les plus sensuelles sont issus de son tour de main délicat tandis que la chaleur du four enrobe avec grands soins ses mélanges sucrés-salés (l’exquis Farcement) et ses gratins salés ou sucrés. Moelleux, fondant, au goût plus ou moins affiné, le fromage se croque la part belle dans sa cuisine. La tomme se déguste en beignets, comme elle farcit le poulet fermier. Le fromage d’ Abondance compose le délicieux Berthoud quasiment à lui tout seul. Quant au Beaufort, sur les croûtes de pain, en feuilleté ou en soufflé, les gourmands n’en font qu’une bouchée. Les poissons de lac, omble, chevalier meunière et truites alpines, comme les viandes du pays diots au vin blanc et carré de veau, n’en prennent pas ombrage pour autant, leurs parfums se diffusent en cuisine à la moindre occasion. Le chocolat chaud, suave et légèrement épicé, fait aussi dans la séduction, sans oublier les craquantes truffettes de Chambéry ou le pain de Modane couvert de fruits confits et d’un nappage immaculé.