
Le Sermon sur la montagne est traditionnellement considéré comme un de ces chemins de bonheur que l’humanité s’est donné depuis des millénaires. En trois chapitres (Matthieu 5-7), le Sermon dit tout: il trace le chemin, indique la cible du bonheur, fait le portrait de ce que deviendront ceux ou celles qui se décident de l’écouter. L’affaire est sérieuse, elle implique le sens de la vie.
L’auditoire visé est large : l’humanité. Cependant, le Sermon n’a rien à dire à qui ne cherche pas. Car il ouvre – ou creuse – un chemin, et ce chemin, personne ici-bas n’en a jamais connu la fin. Or, qui ne cherche pas n’a aucun intérêt à avancer sur un chemin dont nul ne connaît l’aboutissement. On n’aura alors profit à lire le Sermon sur la montagne que si l’on cherche sérieusement – oserais-je-dire: douloureusement? – le chemin du bonheur.