Depuis 1996, les miliciens talibans contrôlent la majeure partie du territoire afghan. Bien des horreurs plus tard, ces «étudiants» fanatisés sont toujours là, pensent être la Connaissance incarnée et continuent à proférer, par la voix de Ben Laden et des mollahs leurs malédictions à l’égard de tout ce qui ne leur ressemble pas.
Au moment de la riposte des pays occidentaux, il nous a paru indiqué de publier cet ouvrage de Julie Benoïc, une employée d’ONG qui devait, à l’origine, ne passer que trois mois en Afghanistan et qui, finalement, conquise par ce pays au passé raffiné, a choisi d’y rester pratiquement cinq ans.
Chronique de la vie quotidienne d’une femme occidentale dans le fief obscurantiste des Talibans, elle joue à cache-cache avec la police religieuse, donne une formation à des femmes étouffées par des doubles tchadors, négocie avec un ministre de 21 ans, transporte des sacs de billets dans une ville où on peut vous trancher la gorge pour cinq dollars et traverse ce monde surréaliste dans «un curieux mélange d’insouciance et de guerre».
Rare Occidentale a avoir vécu, sinon survécu, aussi longtemps entre le charme d’un pays attachant et le cauchemar de l’enfer taliban, elle nous brosse ici, grâce à mille anecdotes, une fresque inédite de la vie sous la férule des maîtres de Kaboul.