Après Gabrielle, après Adélaïde, c’est au tour de Florent de poursuivre la quête du bonheur amorcée dans les deux premiers volets de la grande trilogie de Marie Laberge. C’est sur la toile de fond du Québec des années 50 et 60, un Québec en pleine mutation, que la saga s’épanouit. Et qui dit Florent dit aussi Adélaïde, Léa, Jeannine, Alex, Fabien, Rose, Aaron, Germaine…
Marie Laberge reprend ici avec force son sujet majeur, le courage des êtres humains, bousculés, maltraités par la vie, écartelés, et qui, sans faiblir, avec détermination, cherchent à atteindre le bonheur malgré les épreuves et les préjugés de l’époque. Dans Florent, avoir le goût du bonheur ne signifie pas être exempté des coups durs de l’existence, mais y faire face avec vaillance.
Si le désir, la passion, la sensualité ont conduit Gabrielle et Adélaïde, ces thèmes prennent leur pleine densité dans Florent. Apprendre qui on est, qui on désire et de quelle concupiscence on est habité est essentiel à la conquête du bonheur. Florent est, à ce titre, un hymne au courage.
Avec Florent, la romancière réussit à boucler chaque destin amorcé dans Gabrielle. Elle ne néglige aucun de ses personnages. Elle donne à chacun leur pleine mesure de vie, grâce à cette écriture, reconnaissable entre toutes, qui fait entendre, avec une justesse éblouissante, la parole de toute une société.