Dans le climat à la fois passionnel et tourmenté qui précède la Seconde Guerre mondiale, Jonathan Absalon Varlet, un jeune Anglais doté d’un pouvoir de séduction sans égal, rencontre un curieux personnage, Cyril Pumpermaker. Celui-ci, qui vient d’achever son premier roman, confie ce manuscrit à son nouvel ami afin qu’il entreprenne les démarches nécessaires à sa publication. Il va même, désireux de se protéger du monde et de ses éclats, jusqu’à accepter que Varlet endosse son oeuvre sous le pseudonyme de Chesterfield.
Très vite, l’intelligence, l’ascendant et l’habileté de Varlet propulsent littéralement le nom de Chesterfield et le portent au sommet de la notoriété internationale. Et cela sans que Cyril en prenne ombrage. À l’un les joies de l’écriture, à l’autre celles de la célébrité.
Mais qui est véritablement Chesterfield dans cet univers en décomposition ? Un redresseur de torts, un homme d’affaires, un martyr ?
Frédérick Tristan reprend ici le thème de la grandeur de l’homme en proie à sa solitude.
L’homme est-il fait pour le bonheur lorsqu’il traverse tant d’horreur et de mépris ? N’est-ce pas au bord de l’abîme et au comble de la détresse qu’il témoigne le plus clairement de son sens de l’amour et de la justice ? Le personnage double de Varlet-Chesterfield restera, à cet égard, une illustration de l’homme contemporain avec ses aspirations, ses manques, ses tentations et ses rejets.