«Cet endroit donne tout son sens à notre combat, Patrick. Les gens de l’extérieur pensent que nous nous barricadons par peur d’autrui, par étroitesse d’esprit. Nous ne sommes pas hermétiques, au contraire. Et ceux qui nous taxent de racisme ont tort aussi. Personne n’est plus ouvert sur le monde que nous. Oui voyez-vous ici ? Des Suisses, des Norvégiens, des Suédois, des Américains, des Anglais…Des banquiers internationaux, des gestionnaires de capital multinational, des artistes qui voyagent partout sur le globe, des ingénieurs membres d’équipes polyglottes. Expliquez-moi qui d’autre pourrait être mieux au fait de l’état de notre époque ? Dites-moi de quelle expérience peuvent se prévaloir ceux de dehors ? Duel sort funeste les attend dans ce chaos égalitaire, ce monstrueux fourre-tout qu’ils ont eux-mêmes engendré ? Ce domaine que vous voyez est peut-être un des derniers où les valeurs, les règlements ont force de toi. Ce ne sont pas les races ni les religions qui nous posent problème, mais la misère. Voilà ce que nous voudrions éradiquer. On pourrait considérer qu’en un sens nous sommes les ultimes philanthropes.»