Bien qu’il ait passé l’essentiel de sa vie à Athènes, où il vécut chichement de la traduction littéraire d’écrivains surtout anglais et français, Alexandre Papadiamantis (1851-1911) a choisi Skiathos, son île natale, où il vécut jusqu’à vingt-trois ans et où il revint se retirer deux ans avant sa mort, pour cadre de la plupart de ses cent quatre-vingts nouvelles. La nostalgie qui l’y attache donne à ses récits une tendresse et une authenticité qui n’empêchent nullement un regard lucide sur les maux qui frappent cette petite société.
Mais bien plus qu’un témoignage sur une milieu et une époque révolus, l’œuvre de Papadiamantis, unanimement reconnu comme le grand prosateur grec de son époque, est surtout une porte d’entrée incomparable pour pénétrer à la fois dans la culture populaire et dans le patrimoine littéraire de la Grèce moderne.