Je lis les nouvelles et un cabinet d'astrologie téléphone, je raccroche, n'ai jamais été croyant, sans doute un défaut, et puis on a déjà assez d'avenir comme ça. Le cancer nous guette, les abeilles en arrachent et l'univers refroidit, mais les amis font des enfants, les aiguilles tournent et j'écris au feutre sur un calendrier neuf. Je lis les pessimistes, je sors quand même. Je marche dans les rues et les parcs, je pense à l'effet Doppler, à Tracy disparue, à ces machins étranges que sont nos corps, aux semaines qu'ils traversent. Né au printemps je serais solaire, né la nuit je reste à la petite lumière, de toute façon je suis Gémeaux : vents, dualité, tout ça. On a beau voyager, on ne quitte jamais l'empire familier, dont de larges régions demeurent inconnues. On saisit des paroles au vol, l'esprit des insomniaques flotte dans le ciel de Rosemont, qui touche au ciel de Trois-Pistoles, au ciel de Lisbonne, à celui de partout enfin, qui s'offre à chacun.