C’est quand les cons sont braves qu’ils commettent les pires bêtises. Voilà ce que dit en substance Brassens dans une de ses chansons posthumes, à laquelle Martin Petit emprunte son titre pour le récit de son parcours de quatorze années dans l’armée canadienne. Avec une verve extraordinaire et beaucoup d’aplomb, il nous fait revivre l’histoire et les émotions d’un fantassin qui a servi sur de nombreux théâtres d’opération, dans le golfe Persique, en Somalie et en ex-Yougoslavie. Il nous rend sensible l’évolution d’un garçon qui s’est engagé par goût de l’aventure et pour voir du pays, et qui ressort de chaque conflit un peu plus marqué par l’horreur de la guerre. Ayant aujourd’hui à vivre avec le syndrome de stress post-traumatique, Martin Petit est devenu farouchement pacifiste. S’il brise ici la loi du silence, c’est qu’il voudrait, par son témoignage, éviter à d’autres jeunes gens de connaître les mêmes épreuves que lui.