Il y a quelques chose de profondément troublant et ambigu dans la relation qu’a entretenue Pierre Elliott Trudeau avec le Québec. Qu’il s’agisse de ses rapports avec son père, avec les Québécois ou avec ses amis de jeunesse qui sont bien souvent devenus ses adversaires politiques, le malentendu semble ne jamais vouloir se dissiper. Tandis que certains accusaient Trudeau d’avoir trahi les siens, ses ennemis les plus acharnés reconnaissaient qu’il était resté d’une fidélité inébranlable à la vision du Canada français qu’il exprimait dans ses tout premiers écrits.
En apprenant son décès , le jeudi 28 septembre de l’an 2000, on mesura tout ce que cet homme représentait pour son pays. Il avait quitté la politique depuis seize ans, la mort de son fils Michel et la maladie l’avaient réduit au silence, mais le pays fut bouleversé comme si c’était le chef de l’État qui était soudain emporté.
Dans cette nouvelle édition mise à jour, le journaliste Michel Vastel s’est livré à une passionnante analyse des relations de Trudeau avec la «tribu» québécoise. Fort de nombreux témoignages inédits et de son expérience de correspondant parlementaire à Ottawa, il propose, sur l’homme et sur les aspects de sa carrière, une riche réflexion qui n’a pas fini de susciter des discussions enflammées. Un livre clé pour comprendre celui qui reste un des plus éminents politiciens que le Québec ait produits.